Batterie (musique)

Batterie (musique)

Une batterie en studio de répétition.

Une batterie est un ensemble de fûts, cymbales, et autres instruments de percussion utilisé dans la plupart des genres musicaux actuels pour marquer le rythme. Avec la guitare basse, la contrebasse ou encore les percussions, la batterie fait partie de la section rythmique d’un orchestre ou d’un groupe de musique.

Le terme de « Batterie » peut aussi désigner un groupe constitué de plusieurs musiciens jouant de ces instruments, notamment dans les ensembles dit « Orchestres de batterie-fanfare ».

Historique

Instrument de musique à part entière, la batterie a vu le jour au début du xxe siècle. Les principaux éléments qui la composent (grosse caisse, caisse claire, cymbales…) existaient déjà au sein des orchestres classiques et des fanfares militaires. L’apparition de la batterie (en tant que regroupement de ces divers instruments) est directement liée à la naissance du jazz, ainsi qu’aux différentes évolutions technologiques du début du xxe siècle. Aussi les premières batteries portaient-elles le nom de « jazz », du nom du style de musique qui leur donna naissance.

Son origine profonde est pluriculturelle et ancienne : la caisse claire (vers 1850) et la grosse caisse (xviie siècle) sont d’origine européenne. Les cymbales sont issues d’Orient et sont probablement un des instruments les plus anciens du monde. Ainsi les premières traces d’objets s’apparentant à des cymbales remontent auIIIe millénaire av. J.-C., en Inde. Les toms, quant à eux, trouvent leurs racines dans les percussions amérindiennes et africaines et furent probablement inventés à la même période que les vases en terre cuite. Le « charleston », bien que travaillé jusqu’à sa forme actuelle par le jazz dans les années 1920, provient d’un instrument de percussion romaine datant de l’Antiquité : le scabellum.

Avec l’évolution du style de La Nouvelle-Orléans, la batterie, qui n’était à l’époque que l’assemblage d’une grosse caisse, d’une caisse claire et d’une cymbale, s’est beaucoup complexifiée au fil du temps, connaissant son véritable développement, surtout à l’âge d’or du jazz, la période bop et hard-bop (1945-1969)grâce à des batteurs comme Roy Haynes, Elvin Jones, Max Roach, Kenny Clarke, Louis Hayes ou Art Blakey. Lié à cet enrichissement de ce qu’on appelle le « set » (composition de l’instrument propre à chaque batteur, en fonction d’une époque et d’un style), on peut noter également que, depuis la création de la batterie, les batteurs n’ont jamais cessé d’étendre les possibilités techniques de cet instrument selon leur domaine musical, par exemple indienne : Trilok Gurtu ; afro-cubaine : Airto Moreira, Alex Acuna ; africaine : Paco Séry, Mokhtar Samba ; moyen-orientale, récemment : avec Anouar Brahem, etc.

Aujourd’hui il est difficile de dire qui repoussera les limites techniques et musicales de cet instrument. Les Américains ont toujours été au-devant de cet instrumentjazzistique : Elvin Jones, Philly Joe Jones, Joe Morello, Roy Haynes, Louis Hayes, Dannie Richmond, Victor Jones, Max Roach, Connie Kay, Buddy Rich, Kenny Washington, Herlin Riley, Marvin Smith, Terry Line Carrington, Lex Humphries, Joe Chambers, Art Taylor, Vinnie Colaiuta, Steve Gadd, Dave Weckl, Al Foster, Billy Cobham, Dennis Chambers, Tony Williams, Jack DeJohnette, Jeff « Tain » Watts, Bill Stewart, derrière des solistes tels que Kenny Garrett, Chris Potter, Mike Stern,John Scofield, Chick Corea, etc. En France, il existe également de fortes personnalités musicales qui représentent cet instrument : André Ceccarelli, Daniel Humair,Christian Vander, Simon Goubert, Cyril Atef, Paco Séry, Jean Philippe Fanfant, Manu Katché, Franky Costanza, Mario Duplantier etc. En Belgique, Stéphane Galland, etc.

Matériaux de fabrication courant

Les fûts d’une batterie peuvent être constitués de plusieurs matériaux. Pour les toms et la grosse caisse, sont couramment utilisés :

  • du lamibois, pour les modèles d’entrée de gamme (toutes grandes marques) ;
  • du bois recyclé mêlé de matières synthétiques ou à de la plasticine (ex : Remo, États-Unis) ;
  • du plexiglas, mis brièvement à la mode par Remo dans les années 1970 ;
  • de multiples couches de bois de même essence ou d’essences diverses collées les unes sur les autres (toutes grandes marques) ;
  • de multiples lattes de bois de même ou différentes essences, collées bord à bord comme sur la plupart des congas (ex : Reig Drum (France), initiateur du procédé, puis Tamburo (Italie) ;
  • une seule feuille de bois noble, pour le haut de gamme (ex : Noble & Cooley, États-Unis) ;
  • une pièce de bois taillée dans la masse, chez certains fabricants très haut de gamme (ex : Soprano, Italie ou Capelle, France) ou pour certains modèles de fabrication artisanale, comme les batteries d’inspiration amérindienne utilisées par Jerry Marotta et fabriquées par Taos Drums ;
  • une feuille de métal, généralement en acier inoxydable chromé, collée ou emboutie sur plusieurs feuilles de bois ; cette technique de fabrication marginale tend à disparaître depuis le milieu des années 1970 (ex : ASBA, France). Certains fabricants (ex : Tama ou Yamaha, japon) proposent toujours des finitions métalliques pour des raisons esthétiques, mais les feuilles d’acier utilisées sont extrêmement fines et n’ont que très peu d’influence sur la sonorité du tom ;
  • de l’acrylique, utilisée chez Ludwig ou Sonor ;
  • de la fibre de carbone mêlée à l’érable, chez Pearl et Ming Drum ;
  • divers composites comme Kevlar, fibre de verre et fibre de verre-fibre de carbone-Kevlar chez Ming Drum.

La qualité des modèles en feuilles de bois varie, toutes les essences n’ayant pas les mêmes qualités acoustiques. On peut citer, parmi les bois les plus couramment employés, l’érable, le peuplier, le chêne, l’acajou, le bouleau etc.

Il existe — presque exclusivement sur le marché de l’occasion — des modèles de toms tout en acier, fabriqués sur le même principe que des caisses claires de différentes tailles auxquelles on aurait retiré les timbres de résonance. La fabrication de ce genre de matériel a été abandonnée par l’immense majorité des fabricants à la fin des années 1970. Le but de leur conception était de fournir une puissance sonore élevée que le bois ne permettait alors pas d’obtenir. Depuis, les améliorations constantes apportées à la sélection du bois, à son collage et aux parties mécaniques des toms ont rendu l’utilisation d’acier obsolète dans la course à la puissance acoustique. De plus, l’acier présente des défauts assez gênants au nombre desquels un manque de sustain et la présence d’harmoniques parasites difficiles à éliminer mécaniquement ou en sonorisation.

Parmi les matériaux employés pour la fabrication de caisses claires, outre ceux déjà cités plus haut, on peut aussi citer divers alliages à base de cuivre (bronze), allant du jaune au « rouge » (qui ressemble plutôt à un rose « saumon ») selon la teneur en autres métaux. L’épaisseur de la « feuille » de métal est variable, là encore, allant d’un peu plus d’un millimètre à près d’un centimètre. Les modèles les plus profonds et employant une feuille de bronze épaisse peuvent atteindre la dizaine de kilogrammes. Les bronzes sont des alliages que l’on emploie également pour la fabrication des cymbales.

Finition

Comme la grosse caisse et la caisse claire, les toms peuvent se voir appliquer diverses finitions à but esthétique ou acoustique. Généralement, ils sont laqués et vernis à la façon d’un piano, simplement cirés ou encore pourvus d’une couche supérieure faite d’un matériau différent : feuille de rhodoïd pour le bas de gamme, autre revêtement synthétique à motifs peints ou sérigraphiés, tissu (notamment chez Remo), d’une fine feuille d’acier inoxydable (voir ci-dessus), voire liège (anciennes batterie Asba).

En ce qui concerne les modèles mélangeant plusieurs essences de bois, celle présentant à la fois l’apparence la plus attrayante et les meilleures qualités acoustiques est généralement collée sur les autres : on parle alors de pli de finition – ex : un pli de finition en érable collé sur 4, 5 ou 6 feuilles d’acajou.

Composition d’une batterie standard et variantes

Détails d’une batterie.

Les éléments suivants (voir la photo) font la plupart du temps partie d’une batterie (les numéros correspondent aux éléments de la photo), néanmoins une batterie n’a pas de nombre d’éléments fixe et sa composition peut varier en fonction du musicien ou des sonorités voulues, ainsi on pourra tout à fait enlever ou rajouter plusieurs toms, de même avec des cymbales de sonorités différentes.

Cymbales

Les cymbales (de couleur dorée, en alliage à base de bronze) sont :

Il existe d’autres instruments non représentés : la cymbale crash-ride, le gong, le cencerro, letambourin, la cloche, etc.

Fûts

La caisse claire (3) est située au milieu, entre les jambes du batteur. Toutefois une seconde caisse claire (ou plus) peut être ajoutée, le plus souvent à la gauche du stand de charleston pour les droitiers, et inversement à droite pour les gauchers. Lorsqu’elle est moins épaisse, avec un fût d’une profondeur inférieure à 4″, elle est appelée caisse claire piccolo. Lorsqu’elle est de faible diamètre, généralement 10″ ou 12″, c’est une caisse claire soprano ousopranino.

Les toms sont le plus généralement au nombre de deux ou trois. Il n’y a cependant pas de limite à leur nombre et certains batteurs comme Terry Bozzio en utilisent couramment plus de vingt :

  • le tom alto dit aussi tom aigu ou encore petit tom (4, à droite) et le tom médium ou moyen tom (4, à gauche), au-dessus de la grosse caisse ;
  • le tom basse, le plus grave (2), généralement sur trois pieds.
  • d’autres types de toms existent : comme pour la caisse claire, il existe des toms piccolo (petits et fins), mais également des rocket toms (petits et très profonds, appelés aussi octobans) ou encore des rototoms, accordables pendant le jeu, au son très sec.

Les toms altos et moyens peuvent être fixés de différentes façons selon leur taille. Le système le plus classique utilise des tubes métalliques articulés qui traversent la grosse caisse et les toms. Leur inconvénient est d’obliger les fabricants à ménager des trous de taille variable dans les fûts, ce qui peut leur faire perdre en qualité acoustique. En outre, plus le tom est maintenu par des pièces fixes, moins il peut résonner naturellement. Pour pallier cet inconvénient, plusieurs solutions alternatives ont été développées.

La première a consisté à réduire la largeur des pièces traversant les fûts, en passant d’un tube de gros diamètre à des tiges de section hexagonale nettement plus fines. Pour éviter de percer la grosse caisse, on peut fixer les toms sur un rack ou sur des pieds indépendants (pied de caisse claire, pied de cymbale, pied spécial). Dans les années 2000, Yamaha a créé des attaches qui utilisent seulement deux vis venant percer le fût au « point nodal », là où, selon le fabricant, l’immobilisation du fût a le moins d’impact sur sa résonance (voir photo ci-dessus). D’autres fabricants emploient des systèmes sans trou, comme l’ISS chez Pearl, qui consiste en une pièce en acier qui vient se poser entre les coquilles du tom et les vis de réglage de tension. Seule la pièce rapportée est percée et traversée par le tube du support. La plupart des autres systèmes sans percement du fût sont similaires ; seule varie la taille de la pièce traversée par la tige de fixation, étant en prise sur plus ou moins de vis. Chez DW (voir l’image en haut de page), la pièce de maintien est fixée sous les coquilles du tom et non sur les vis.

La grosse caisse est posée à quelques centimètres au-dessus du sol1 (1). Il existe des surélévateurs de grosse caisse pour les fûts de petites dimensions (ex : batteries de type « jazette » avec grosse caisse de diamètre 18 pouces comme le modèle Manu Katché de chez Yamaha). Deux pieds latéraux la tiennent en équilibre sur trois points d’appui.

Accessoires et autres éléments

Simon Phillips sur scène

Les accessoires sont généralement constitués d’un siège de batterie, une pédale de grosse caisse, une pédale de charleston, un pied de caisse claire et des pieds de cymbale.

Au nombre des éléments que l’on peut régulièrement retrouver sur les batteries, on peut citer en outre :

  • La cymbale ride, épaisse, de gros diamètre, est une pièce maitresse de la batterie elle peut être percée afin d’y fixer des rivets ou chaînettes. Cela a pour effet une vibration accrue qui remplit l’espace quand le batteur accompagne un blues lent ou une ballade en jazz par exemple. Son diamètre habituel varie entre 18″ et 22″ cependant la marque Sabian en proposait de petits modèles d’environ 10″. Dans un contexte plus rock ou metal, une cymbale ride avec une grosse cloche ( dôme au centre de la cymbale) avec un son distinct et un bon volume sonore est souvent la bienvenue.
  • La cymbale « splash », de petit diamètre généralement 8″ a 13″, plus ou moins fine, explosive, aiguë et brève, permet de souligner efficacement les accents.
  • La cymbale « chinoise » (ou « china » ) : Plus ou moins fine, ses bords traditionnellement recourbés et sa position inversée (a l’envers), sa forme de dôme angulaire lui confèrent une sonorité grave et une attaque explosive, déchirante et possédant très peu d’harmoniques car la chute après l’attaque est immédiate. Son diamètre s’étend de 16″ à 22″, parfois jusqu’à 24″. Des mini china existent toutefois, inférieures à 16″ de diamètre.
  • d’autres toms avec différents diamètres – typiquement de 8″ à 18″, parfois complétés par un ensemble de rototoms – ou caisses claires, avec ou sans timbre.
  • une seconde grosse caisse, éventuellement remplacée par une double pédale de grosse caisse afin d’effectuer des roulements avec les deux pieds ou tout autrefigure syncopée. Cette technique est très utilisée dans le hard rock, dans les styles de metal, et dans certains styles de punk.

Certaines batteries très complexes peuvent comporter de nombreux toms et cymbales supplémentaires ainsi que plusieurs grosses caisses. Pour soutenir le tout, une armature tubulaire (rack) peut être employée. Cette armature minutieusement inventée par le batteur Jeff Porcaro peut être particulièrement impressionnante, comme celle de Terry Bozzio. Le « rack » procure en outre un son plus riche, du fait que les instruments sont solidaires et sonnent par sympathie. Certains batteurs ont fait de la complexité de leur batterie une vraie marque de fabrique, à l’image de Mike Portnoy ou Simon Phillips du groupe Toto. Eric Craven, le batteur canadien des groupesHangedup ou A Silver Mt. Zion ajoutait toutes sortes d’éléments sur sa batterie, qu’il fabriquait généralement lui-même.

Cocktail drum, modèle R2d2 de Zewi Neriss Drums

Pour d’autres batteurs, le choix sera minimaliste, avec par exemple les cocktail drums. Placement vertical d’un tom basse servant de grosse caisse, avec une pédale inversée, surmonté d’une caisse claire et d’une ou deux cymbales, joués debout. Appréciés pour leur faible encombrement et leur facilité de transport, produisant un son moins puissant, les cocktail drums sont parfaits pour les petits espaces (clubs, bars…)

Techniques de jeu

Pour jouer de la batterie, on utilise généralement des baguettes de bois ou en métal, qui peuvent recouvrir différentes formes (généralement de type viper ou « rondes » ), qui sont caractérisées par leur diamètre, la forme/taille/matière de l’olive (bout de la baguette) et la longueur du col (partie entre le manche et l’olive).

On peut aussi utiliser des balais qui permettent d’obtenir un son plus doux que les baguettes : on les utilise pour le jazz ou le blues. Ils s’utilisent pour frapper les peaux comme avec des baguettes, mais on peut aussi les écraser et « balayer » la caisse claire, ce qui donne un son de frottement.

Existent aussi les rods (en français « fagots »), fins rondins de bois liés qui s’utilisent comme des baguettes et qui permettent de contrôler la frappe plus facilement puisque le poids est moindre. Le son produit est ainsi intermédiaire entre celui des baguettes et des balais. Cependant, la durée de vie d’une paire de rods est assez courte.

La prise en main des baguettes peut se faire de deux manières :

  • la prise timbale (matched grip, en anglais), généralement adoptée par les batteurs de rock sauf cas particuliers tels queStewart Copeland, les deux baguettes sont tenues par dessus. Cette prise se décompose ensuite en prise allemande, américaine et à la française, en fonction de la rotation du poignet (paume de la main parallèle au sol, intermédiaire ou verticale)
  • la prise tambour (traditional grip, en anglais), souvent prisée par les batteurs de jazz, la main droite se trouve au-dessus de la baguette (comme en prise timbale) tandis que la main gauche en dessous de la baguette est parallèle au buste ;

Les styles de frappe sont quant à eux très variés. On peut citer pour les plus employés, outre les variations autour de la frappe classique où l’olive de la baguette vient frapper les peaux plus ou moins près du centre des fûts, le cross-stick et le rimshot, souvent confondus, le premier n’étant généralement employé que sur la caisse claire, ou encore la technique Moeller, initiée par Sanford Moeller dans les années 1920, issue du tambour militaire. Celle-ci permet de marier vitesse d’exécution et contrôle des coups accentués. Elle est basée sur le rebond de la baguette, accompagné d’un mouvement combiné de l’avant-bras et du poignet.

Pédale de grosse caisse.

De plus, le jeu caisse claire/charleston est également sujet à variantes :

  • en croisé : le bras le plus fort joue le charleston tandis que l’autre joue la caisse claire. Les bras sont donc, vus du dessus, croisés, cette forme est utilisée pour les droitiers car ils sont plus habiles pour frapper le rythme avec la main droite mais on l’utilise aussi pour les gauchers – la batterie est alors disposée avec la caisse claire et le charleston à droite et le placement des toms est lui aussi inversé ;
  • ouvert : les bras parallèles, qui semble la plus logique pour les débutants, bien que l’apprentissage en école se fasse presque exclusivement avec la précédente. Cette position facilite le passage sur les toms, cloches et autres. Il est important de savoir jouer dans les deux positions.

Il existe également différentes techniques de jeu au pied pour la grosse caisse et le charleston :

  • Le « talon en l’air » ou « pied en pointe », utilisée principalement pour le rock et les musiques contemporaines. Cette technique permet de frapper la grosse caisse d’une manière plus puissante. Elle permet aussi une plus grande rapidité d’exécution.
  • Le « talon à terre » ou « pied à plat », généralement pour le jazz ou des musiques à rythme lent. Cette technique permet plus de nuances et fournit un point d’appui pour le corps du batteur. L’inconvénient, si le batteur opte pour la position « talon en l’air » à la fois pour la grosse caisse et pour le charleston, est que la position est instable : le batteur n’a pas de point d’appui fixe au niveau des jambes et doit travailler sa position sur le siège pour maintenir son équilibre et ne pas pencher d’un côté.

Il existe aussi une multitudes de rudiments qui permettent l’élaboration de rythmique plus complexes et élaborées ou même, d’un solo de batterie. Les plus populaires sont les suivants:

  • Le roulement simple (ou frisé), qui consiste à frapper sur une pièce de la batterie en alternant la main droite et la main gauche. (D, G, D, G…)
  • Le roulement double, qui consiste à frapper 2 fois de la main droite et 2 fois de la main gauche. (DD, GG, DD, GG…)
  • Le moulin (paradiddle en anglais), qui consiste à frapper de la main droite, ensuite, de la main gauche pour terminer avec deux coup de la main droite. L’inverse est aussi vrai. (D, G, DD, G, D, GG)

Lecture de partition

En règle générale, sur une partition en clé de sol :

Sous forme de notes :

  • Le do grave représente la grosse caisse ;
  • Le Fa grave représente le tom basse ;
  • Le si représente la caisse claire ;
  • Le Ré(Mi) aigu représente le tom médium ;
  • Le Fa(Sol) aigu représente le tom alto.

Sous forme de croix :

  • Le Ré grave représente le charleston pied ;
  • Le Do aigu représente le cross-stick, s’il est entouré, il représente un rim shot ;
  • Le Sol aigu représente soit la cymbale, soit le charleston ;
  • Le Sol aigu entouré d’un cercle représente l’ouverture du charleston ;
  • La croix au-dessus de la portée représente la cymbale crash.

Toutefois, la position des notes peut changer d’une partition à l’autre. Ainsi, par exemple sur les partitions de Dante Agostini, la caisse claire sera, pour une portée en clé de sol, placée sur le Si.

La partition de batterie est différente de celle du piano, ou du violon, car elle n’utilise pas les mêmes notes mais possède quand même une clef. La note correspond à un son, car chaque accessoire sur lequel on tape a une tonalité différente. La partition a aussi cinq lignes (pour les portées type Dante Agostini). Les coups sur les cymbales sont représentés par des croix, au-dessus de la ligne la plus haute. Chacune a une croix qui lui est propre, on distingue le charleston ouvert et fermé. Les toms aigus sont représentés sur les lignes les plus hautes par des ronds (comme les notes « habituelles »), ainsi que le tom basse mais qui lui est en bas. La caisse claire est représentée par un rond au milieu, ou une croix si le jeu se fait en rimshots. Les accents, les nuances et autres sont comme sur les autres partitions.

Les notations diffèrent selon les partitions : sur certaines, on rajoute quelques instruments comme le triangle ou le chimes. Il existe aussi d’autres type de portées à une ou deux lignes. La batterie est un instrument qui n’a pas vraiment de notation musicale stricte mais, de plus en plus, c’est la notation du type Dante Agostini qui est utilisée. Sur toutes les méthodes de cet instrument, il y a une légende qui attribue à chaque signe (triangle, rond, carré, etc.) un instrument à frapper et éventuellement une indication du type de frappe à lui appliquer.

La batterie électronique

Une batterie électronique

Il existe aussi des batteries électroniques, avec lesquelles on joue sur des pads, en caoutchouc, ou en fausse peau (peau résille, maillée, ou en silicone) reproduisant plus ou moins le toucher d’une batterie acoustique, mais sans en produire le volume sonore important car le son peut être entendu à l’aide d’un casque audio, ce qui permet de pratiquer sans gêner son entourage. Un autre avantage de la batterie électronique est de pouvoir configurer précisément le son produit par chaque pad, ce qui vous permet de jouer avec des kits différents sans pour autant avoir besoin d’acheter du nouveau matériel. De plus, sur certaines batteries électroniques, il est possible d’être accompagné d’un fond musical (blues, samba, jazz, rock, métal). Aujourd’hui, il est possible de brancher n’importe quelles sources de musiques (pc, baladeur mp3) pour accompagner une musique. Ces batteries sont également plus faciles à transporter car une fois le rack replié, elles prennent une place moins importante que les batteries acoustiques.

Ce type de batterie, autrefois très coûteux et fatigant pour les articulations de la main et du poignet, bénéficie depuis quelques années, outre de tarifs de plus en plus intéressants, de performances de plus en plus poussées : les rimshot sont gérés et les sensations de jeu s’approchent au plus près des sensations procurées par une batterie acoustique. Récemment, l’ajout du « positionnal sensiting » fait encore avancer d’un pas la batterie électronique vers la batterie acoustique3.

Les éléments acoustiques d’une batterie classique peuvent être équipés de capteurs pour les relier à une interface MIDI ; les déclencheurs (triggers) peuvent ensuite être reliés à un générateur électronique de sons de percussions comme la Roland TR 606, équipée de base de connecteurs triggers.

Prévention des risques auditifs

La batterie est un instrument à fort niveau sonore, une exposition sans protection auditive sur une longue durée peut aboutir à un traumatisme sonore. Il peut se manifester par des pertes auditives partielles ou totales, des acouphènes et de l’hyperacousie. Les conséquences sont parfois dramatiques dans la vie de l’individu car ces pathologies peuvent être irréversibles4.

Références

  1. « Installer votre batterie » [archive], sur la baguetterie.fr (consulté le 05 mars 2014)
  2. Le premier batteur à avoir utilisé des cloches dans un set de batterie serait Baby Dodds, d’après Jean-pierre Digard : « Et le jazz créa la batterie », revue L’Homme d’avril/septembre 2001. Ce sont de petites cymbales généralement en forme de « dôme » libérant un son puissant avec une tonalité précise, un long sustain et un haut volume sonore
  3. « Blog pour batteurs débutants » [archive]
  4. « Tout savoir sur les risques auditifs » [archive]

Voir aussi

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Liens externes

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