Histoire de Electro-pop

Synthpop

Origines stylistiquesDisco, new wave, électronique,pop, post-punk, glam rock,krautrock
Origines culturelles1977–1980 ; Allemagne,Japon, Angleterre
Instruments typiquesSynthétiseur, boîte à rythmes,guitare basse, guitare,séquenceur, clavier, vocodeur,chant
PopularitéÉlevée (1981–1985 ;xxie siècle), modérée (1986–2000)
Voir aussiSynthpunk, Electronic body music, musique industrielle

Genres dérivés House, electro, trance, chiptune, digital hardcore,alternative dance, electronica, dance pop1

La synthpop (également connue sous les termes electropop, ou technopop2) est un type de musique populaire émergeant des années 1980, dans laquelle le synthétiseur est le principal instrument. Ce dernier figurait auparavant dans les années 1960 et 1970 dans le rock progressif, l’electronic art rock, le disco et en particulier dans le« krautrock » de groupes tels que Kraftwerk. Elle se popularise sous un genre distinct au Japon et au Royaume-Unidurant l’ère post-punk et fut largement impliqué dans le mouvement new wave à la fin des années 1970 et au milieu des années 1980.La synthpop, appelée tout simplement « new wave » en France, a aidé à établir des éléments de synthétiseur dans des genres musicaux popularisés tels que la pop et le rock, a directement influencé des genres comme la house, la techno de Détroit, et la trance ainsi que d’autres genres musicaux.

Caractéristiques

La synthpop se définit par l’utilisation de synthétiseurs, boîtes à rythmes et séquenceurs, souvent utilisés pour remplacer d’autres instruments. Les synthétiseurs servaient habituellement à imiter les sons clichés des instruments orchestraux. Les chants étaient également inclus, et les paroles étaient généralement inspirés de thèmes optimistes comme la romance3.

Histoire

Précurseurs

 

Kraftwerk, l’un des groupes significatifs de la synthpop, en 1976.

Les synthétiseurs électroniques deviennent couramment utilisés en studio au milieu des années 1960, à la même période durant laquelle le rock devient un genre musical distinct4. Le Mellotron, un clavier musical électromécanique usant d’échantillons sonores5 est surpassé en popularité par le synthétiseur Moog, créé par Robert Moog en 1964, générant des sons complètement électroniques. Le mini-Moog portable, plus facilement utilisable en particulier lors de performances sur scène6est largement adopté par les musiciens de rock progressif comme Richard Wright de Pink Floyd et Rick Wakeman du groupeYes. Le rock prog instrumental est particulièrement populaire en Europe centrale, et permet à des groupes comme Kraftwerk,Tangerine Dream, Can et Faust de contourner la barrière des langues7. Leur « Kraut rock » synthétisé, et leur collaboration avec Brian Eno (pour un temps claviériste pour Roxy Music), inspirera les futures chansons de synth rock8.En 1971, le film britannique A Clockwork Orange popularise la bande originale de Wendy Carlos. Il s’agit de la première fois que l’audience britannique écoute de la musique électronique9. Philip Oakey de Human League et Richard H. Kirk de Cabaret Voltaire, sans compter le critique musical Simon Reynolds, citent cette bande originale comme une inspiration9. La musique électronique se fait progressivement connaître avec le musicien de jazz Stan Free, sous le pseudonyme Hot Butter, qui atteint le top 10 aux États(Unis et au Royaume-Uni en 1972, avec une reprise de la chanson Popcorn de Gershon Kingsley jouée avec un synthétiseur Moog, reconnue comme le précurseur de la synthpop et du disco10Le milieu des années 1970 assiste à la montée de musiciens comme Jean Michel Jarre, Vangelis, et Tomita. L’album de Tomita Electric Samurai: Switched on Rock(1972) fait usage d’éléments rock et pop et liste des chansons jouées par synthèse vocale et séquenceurs analogues11. En 1975, Kraftwerk joue leur premier show britannique et s’inspire d’Orchestral Manoeuvres in the Dark en ce qui concerne l’usage de synthétiseurs9. Kraftwerk sera très fortement popularisé avec leur titreAutobahn, qui atteindra la 11e place du British Singles Chart. Le groupe décrit par le programme diffusé sur BBC Four Synth Britannia comme le futur du synthpop dans ce pays9. L’italien Giorgio Moroder collabore avec Donna Summer en 1977 pour la publication de la chanson disco I Feel Love, et son rythme programmé sera une inspiration significative pour l’avenir de la synthpop. Les années berlinoises de David Bowie, qui comprennent les albums Low (1977), Heroes (1977), et Lodger (1979), avec Brian Eno, seront également une inspiration12.

Origines

Article connexe : New wave.

Gary Numan en 1980.

Le premier son punk rock popularisé entre 1976 et 1977 est initialement hostile au son « non authentique » du synthétiseur, mais des groupes de new wave et de post-punk ayant émergé du mouvement l’adoptent. Les clubs punk et new wave s’ouvrent à ce qui est considéré comme un son « alternative »13,14. L’attitude do it yourself du punk brise les normes du rock progressif, c’est-à-dire l’obligation d’avoir de l’expérience musicale avant de monter sur scène pour jouer du synthétiseur9,14. Le duo américain Suicide, né de la scène post-punk de New York, utilisent des boîtes à rythmes et des synthétiseurs dans un mélange d’electronics et de post-punk dans leur album homonyme publié en 197715.L’album de Cat Stevens Izitso, publié en avril 1977, monte le style pop rock d’un cran avec l’usage de synthétiseurs16, lui attribuant un style plus synthpop17. Was Dog a Doughnut en particulier, est une chanson de fusion techno-pop18 faisant un premier usage duséquenceur musical19. Izitso atteint a septième place du Billboard 200, tandis que la chanson (Remember the Days of the) Old Schoolyard atteint le top 4016. Le même mois, les Beach Boys font paraître leur album Love You, presque entièrement joué par Brian Wilson aux synthétiseurs Moog et ARP20, avec des arrangements quelque part inspirés par Switched-On Bach (1968) de Wendy Carlos21. Bien que particulièrement félicité par la critiques et des musiciens (comme Patti Smith22 et Lester Bangs23), l’album n’est pas un succès commercial. Il est cependant considéré par certains comme une révolution en matière de synthétiseur21, tandis que d’autres décrivent l’usage du Moog par Wilson comme une « ambiance funhouse bouclée24 » et comme un premeir exemple de synthpop25. Également en 1977, le membre d’Ultravox Warren Cann fait l’achat d’une boîte à rythme Roland TR-77, utilisé pour la prmeière fois dans son single Hiroshima Mon Amour26.Le groupe japonais Yellow Magic Orchestra (YMO), leur premier album homonyme (1978)27 et Solid State Survivor (1979), développent un son « amusant et jovial28 »basés sur la mélodie27. Ils intronisent la boîte à rythme TR-808 à la musique populaire29 et influenceront significativement les premiers groupes britanniques de synthpop30. 1978 assiste aussi à la publication du premier single de The Human League Being Boiled31.

Notes et références

  1. (en) Glenn Appell, David Hemphill, American Popular Music: A Multicultural History, Belmont, CA, Thomson Wadsworth,‎ 2006 (ISBN 0155062298, lire en ligne [archive]), The 1980s brought the dawning age of the synthesizer in rock. Synth pop, a spare, synthesizer-based dance pop sound, was its first embodiment.
  2. (en) Theo Cateforis, Are We Not New Wave?: Modern Pop at the Turn of the 1980s, Ann Arbor MI: University of Michigan Press,‎ 2011 (ISBN 0-472-03470-7, lire en ligne [archive]), p. 52
  3. (en) Simon Reynolds, « One nation under a Moog », The Guardian,‎ 10 octobre 2009(lire en ligne [archive])
  4. (en) J. Stuessy and S. D. Lipscomb, Rock and Roll: its History and Stylistic Development, 6,‎ 2008 (ISBN 0-13-601068-7), p. 21.
  5. (en) R. Brice, « Music Engineering » [archive], Oxford: Newnes,‎ 2001(ISBN 0-7506-5040-0), p. 108–9.
  6. (en) T. Pinch and F. Trocco, « Analog Days: The Invention and Impact of the Moog Synthesizer » [archive], Cambridge, MA: Harvard University Press,‎ 2004(ISBN 0-674-01617-3), p. 214–36.
  7. (en) P. Bussy, « Kraftwerk: Man, Machine and Music » [archive], Londres: SAF,‎ 2004 (ISBN 0-946719-70-5), p. 15–17.
  8. (en) R. Unterberger, All Music Guide to Rock: the Definitive Guide to Rock, Pop, and Soul, Milwaukee, WI: Backbeat Books,‎ 2004, 1330–1 p. (ISBN 0-87930-653-X).
  9. a, b, c, d et e (en) « Synth Britannia » [archive], BBC Four,‎ 2 août 2010.
  10. (en) B. Eder, « Hot Butter: Biography » [archive],‎ 4 août 2011.
  11. (en) M. Jenkins, « Analog Synthesizers: Understanding, Performing, Buying: from the Legacy of Moog to Software Synthesis » [archive], Amsterdam: Elsevier,‎ 2007(ISBN 0-240-52072-6), p. 133–4.
  12. (en) T. J. Seabrook, Bowie in Berlin: A New Career in a New Town, Jawbone Press,‎ 2008 (ISBN 1-906002-08-8).
  13. (en) D. Nicholls, The Cambridge History of American Music, Cambridge: Cambridge University Press,‎ 1998 (ISBN 0-521-45429-8), p. 373.
  14. a et b (en) We were synth punks [archive], Interview with Andy McCluskey,Philadelphia Inquirer, 5 mars 2012.
  15. (en) D. Nobakht, Suicide: No Compromise, Londres : SAF Publishing,‎ 2004(ISBN 0-946719-71-3), p. 136.
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  18. David Toop, « A-Z Of Electro » [archive], The Wire,‎ mars 1996 (consulté le29 mai 2011).
  19. « Cat Stevens – Izitso » [archive], A&M Records, Discogs (consulté le 20 mai 2012).
  20. (en) D. Erik Kempke, « The Beach Boys: 15 Big Ones/Love You: Album Reviews » [archive], Pitchfork Media Inc,‎ 15 août 2000 (consulté le 27 octobre 2012).
  21. a et b (en) « Brian Wilson — Caroline Now! Interview » [archive], Marina Records,‎ 2000 (consulté le 13 septembre 2013).
  22. (en) Patti Smith, « october 1977 hit parader selection » [archive], Hit Parader,‎octobre 1977.
  23. (en) Keith Phipps, « The Beach Boys: Love You » [archive], The A.V. Club,‎19 juin 2007 (consulté le 28 octobre 2012).
  24. (en) Scott Schinder et Andy Schwartz, Icons of Rock: Elvis Presley; Ray Charles; Chuck Berry; Buddy Holly; The Beach Boys; James Brown; The Beatles; Bob Dylan; The Rolling Stones; The Who; The Byrds; Jimi Hendrix, ABC-CLIO,‎ 2008, 124– p.(ISBN 978-0-313-33846-5, lire en ligne [archive])
  25. (en) « The Beach Boys Biography » [archive], Apple Inc. (consulté le 2 juin 2012).
  26. (en) T. Maginnis, « The Man Who Dies Every Day: Ultravox » [archive], AllMusic,‎5 août 2011.
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  28. S. T. Erlewine, All Music Guide to Electronica: the Definitive Guide to Electronic Music, 4,‎ 2001 (ISBN 0-87930-628-9, lire en ligne [archive]), p. 516.
  29. J. Anderson, « Slaves to the rhythm: Kanye West is the latest to pay tribute to a classic drum machine » [archive],‎ 5 août 2011.
  30. J. Lewis, « Back to the future: Yellow Magic Orchestra helped usher in electronica – and they may just have invented hip-hop, too » [archive], Londres,‎ 4 juillet 2008.
  31. (en) S. Reynolds, Rip It Up and Start Again Postpunk 1978–1984, London: Faber and Faber,‎ 2005, 340 et 342–343 p. (ISBN 0-571-21570-X).

Bibliographie

  • (en) S. Borthwick and R. Moy (2004), Popular Music Genres: an Introduction, Edinburgh: Edinburgh University Press
  • (en) P. Bussy (2004), Kraftwerk: Man, Machine and Music (3 ed.), Londres: SAF
  • (en) T. Cateforis (2011), Are We Not New Wave?: Modern Pop at the Turn of the 1980s, Ann Arbor MI: University of Michigan Press
  • (en) B. R. Parker (2009), Good Vibrations: the Physics of Music, Boston MD: JHU Press
  • (en) Simon Reynolds (2005), Rip It Up and Start Again Postpunk 1978–1984, Londres: Faber and Faber
  • (en) J. Stuessy and S. D. Lipscomb (2008), Rock and Roll: its History and Stylistic Development (6 ed.), Londres: Pearson Prentice Hall

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