Histoire du Rockabilly

Rockabilly

Origines stylistiquesRock and roll, country, western swing, honky tonk, rhythm and blues, boogie-woogie
Origines culturellesPremière moitié des années 1950 ; États-Unis
Instruments typiquesGuitare, contrebasse, batterie,piano, voix
PopularitéPopulaire dans les années 1950, et renaissance dans les1980. Le rockabilly continue d’avoir un culte à l’heure actuelle.
Voir aussiListe de groupes et chanteurs de rockabilly, Rockabilly Hall of Fame, Rockabilly Jive

Genres dérivés

Psychobilly, punk rock, gothabilly

Le rockabilly est un sous-genre musical du rock ‘n’ roll ayant émergé au début des années 1950. Le terme est un mot-valise entre rock et hillbilly. Un groupe de rockabilly typique comprend généralement un chanteur, une guitare électrique, une batterie (souvent réduite à une caisse claire, une grosse caisse et une cymbale), et une contrebassejouée en slap et/ou parfois en pizzicato.

Les paroles font souvent référence aux thèmes récurrents de la culture populaire américaine des années 1950, tels que l’automobile ou les relations sentimentales. Les artistes et membres de cette subculture ont tendance à adopter un habillement et une attitude scénique caractéristiques : coiffure « banane », blousons de cuir noir, costumes inspirés par les « hipsters » avec chemise à col ouvert et sans cravate pour les garçons, robes chiffon ou chemisettes et « pedal pushers (en) » (corsaires) pour les filles. L’influence et la popularité de ce style diminue dans les années 1960, mais connaît un regain de popularité dans les années 1970 et 1980, les adeptes de ce style s’affirmant comme faisant partie d’une certaine subculture et le mélangeant à d’autres styles, en créant ainsi de nouveaux, comme le psychobilly.

Terminologie

Rockabilly est un amalgame entre les mots « rock » et « hillbilly ». Il s’écrit aussi « rock-a-billy » ou encore « hillbilly rock » et est parfois abrégé à l’oral en « rockab ». Le terme américain de hillbilly signifie « campagnard », et terme de discrimination. De ce fait, Billboard choisit de classer le genre dans le style « country ». En effet, l’équivalent français en est « péquenaud », « rustaud » ou « plouc », même si littéralement cela se traduirait par « un type de la colline ».

Histoire

Origines

Elvis Presley, en 1957.

La date de naissance du rockabilly est généralement fixée au moment de la sortie du single That’s All Right Mama d’Elvis Presley, en 1954, qui se voit no 1 aux États-Unis 50 ans après[réf. nécessaire] (source Billboard) ; le rockabilly est à l’origine l’œuvre de petits labels indépendants tels que, label du Sun Records producteur Sam Phillips. Ce dernier a commencé par enregistrer des artistes de blues tels que B. B. King ou Howlin’ Wolf. C’est après le succès d’Elvis Presley qu’il commence à enregistrer d’autres chanteurs de Rockabilly tels que Johnny Cash, Carl Perkins (Blue Suede Shoes, Honey Don’t, Baby Trying to be My Baby, Your True Love), Roy Orbison (Rockhouse, Ooby Dooby, Domino, Problem Child, Pretty Woman), Warren Smith (Ubangui Stomp, Uranium Rock), Billy Lee Riley (Flying Saucers Rock n’ Roll, Red Hot), Jack Earls (Let’s Bop), la chanteuse Barbarra Pittman (I Need a Man), puis des chanteurs de rock ‘n’ roll comme Jerry Lee Lewis, Carl Mann et Charlie Rich.

D’autres labels ont également marqué l’histoire du rockabilly comme Meteor Records et King Records avec les enregistrements de Charlie Feathers et Mac Curtis, Starday Records avec Benny Joy, Sonny Fisher, George Jones, Sleepy Labeef etc. Il y eut également des majors comme CBS qui ont su enregistrer des artistes comme Sid King and Five Strings,Johnny Horton, Ersel Hickey, Collins Kids et Ronnie Self, MGM avec Andy Starr, Marvin Rainwater, Decca et Brunswick Records avec les premières faces rockabilly de Buddy Holly avant qu’il ne fasse que du rock ‘n’ roll), Johnny Carroll and the Hot Rocks, Roy Hall, Terry Noland et les enregistrements du trio rock ‘n’ roll de Johnny Burnette. Certains labels spécialisés dans le blues et rhythm and blues ont également des artistes de rockabilly à leur catalogue comme Chess Records avec Dale Hawkins, Rusty York et Bobby Sisco. Dans un style plus « gothique », Jody Reynolds a eu un grand succès avec Endless Sleep en 1958.

« Rockabilly » est un terme souvent galvaudé pour désigner le rock des années 1950, mais il s’agit d’un style musical bien précis et qui s’avère quelquefois difficile à distinguer de l’œuvre de certains chanteurs de rock ‘n’ roll « blanc » comme Eddie Cochran Jack Scott ou Gene Vincent. Le rockabilly et son pendant direct, le rock ‘n’ roll, ont rapidement évolué vers d’autres formes de rock pour disparaître presque complètement vers 1959 ou 1960. C’est une forme d’expression musicale typiquement américaine qui pourrait se résumer dans les termes suivants[réf. nécessaire], empruntés à Michel Rose : « sorte de rock ‘n’ roll blanc, typiquement sudiste et rural, lancé àMemphis en 1954. D’une part influencé par les formes ancestrales de musiques country et western, alors appelées hillbilly, et le blues noir ainsi que le rock ‘n’ rollnordiste de Bill Haley1. » On peut inclure aussi, parmi les influences de ce style musical, les styles Western Swing, boogie-woogie et rhythm and blues et surtout rockin’blues. En effet le groupe rockabilly n’est que l’évolution de l’orchestre hillbilly boogie, où la guitare électrique remplace le violon (fiddle) et la steel guitar, et la batterie (rare dans le western-swing, le honky-tonk et hillbilly-boogie) fixe assume son rôle rythmique.

Années 1970

Warren Smith.

Le rockabilly connait un regain de popularité dans les années 1970, d’abord en Californie avec le label de Ronnie Weiser, Rollin’ rock, qui fait réenregistrer des artistes majeurs du style comme Ray Campi, Johnny Carroll, Mac Curtis ou Jackie Lee Cochran mais aussi au Royaume-Uni avec la musique des Teddy Boys qui se sont réapproprié le rockabilly américain des années 1950 (tout en grimant la high society anglaise portant drap jackets et chemises à jabot) avec des solo et groupes comme Sha Na Na, Robert Gordon, Tuff Darts, Shakin Stevens, Matchbox et les Crazy Cavan and the Rhythm Rockers.

À la fin des années 1970, les Meteors inventent le psychobilly – sorte de rockabilly survitaminé qui se démarque du rockabilly notamment par son approche inspirée du cinéma fantastique, de science-fiction ou d’horreur de série Z. Ce groupe entraine derrière lui pléthore de groupes de psychobilly (tels que Les Ricochets, Guana Batz, Batmobile, Frantic Flintstones, Demented Are Go!, Krewmen, Nekromantix, Mad Sin, Sharks, Frenzy, Quakes ou les Banane metalik) et fait les grandes heures du club londonien le Klub Foot.

Années 1980

Les années 1980 avec des groupes comme les Stray Cats, Robert Gordon, Tuff Darts, Blasters, Shakin’ Stevens, Dave Phillips & the Hot Rod Gang, Polecats, Kingbeats ou Blue Cats, ont vu réapparaitre et donner un nouveau souffle au rockabilly également par le biais du groupe New Yorkais The Cramps qui a repris de nombreux titres du répertoire de Charlie Feathers, Ronnie dawson ou Whithey Pullen. N’oublions pas Buzz and the Flyers, the Zantees, Levi and the Rockats.

En France, citons par exemple les groupes du label de Jackie Chalard Big Beat : Les Alligators, Jezebel Rock, TeenKat’s, Victor Leed et Chris Evans et celle du label de Jerry Dixie La Savas avec le Rock n’ Roll Gang, Texas Pharaoes, Gene Everett, et Boppin’ Cats. Et d’autres sur label indépendant tels que les Jokers qui furent les premiers à rejouer des morceaux tirés de la fin des années 1950 dont le style est appelé whiterock[réf. nécessaire] ; Le whiterock était joué durant la fin des 1950, tout début 1960 par des adolescents, vivants, pour la plupart, dans les grandes cités urbaines du nord des États-Unis. Dans des villes très industrialisées, ce qui explique un peu le côté électrique et saturé des guitares, au contraire du Rockabilly (plus acoustique et plus près de ses racines) venant des États du Sud.

Les années 1990 seront également importantes pour le style, par la prise de conscience et la recherche d’une sonorité « d’époque » avec des groupes tels que Wildfire Willie and The Ramblers, Oakie Dookies, Tin Star Trio ou The Avengers. La fin des années 1990 et le début des années 2000 voient un retour au son des années 1950 du rockabilly avec les enregistrements de groupes sur des labels comme Tail Records et Lenox Records, les français Don Cavalli and the Two Timers, Al Willis and the Swingsters, les allemands Brewsters, Spo Dee o Dee, mais aussi les portugais Tennessee Boys, Meandevils, les suédois Riley McOwen, Eddie n’the Flatheads, Hi Winders, en France Ervin Travis, Wild Goners, Hot Rhythm n’Booze et Les Ennuis Commencent. Durant cette décennie commencent à fleurir en Europe des festivals de rock n’roll dans lesquels la nouvelle génération d’artistes de rockabilly, rock ‘n roll et doowop côtoient certains artistes des décennies antérieures. On peut citer le Hemsby Rock n’roll Festival, la Rockabilly Rave, la Rhythm Riot en Angleterre, la High Rock-a-Billy, le Screamin’ Festival, et Rockin’Race Jamboree en Espagne.

Années 2000

The Baseballs en 2011.

Les années 2000 voient un retour du rockabilly sous sa forme la plus authentique, mais également sous une forme influencée par le garage rock et la surf music. Ce retour en force du genre va de pair avec celui de la culture des automobiles personnalisées des années 1950, c’est-à-dire des voitures personnalisées et des hot rod des années 1950 réalisées par des carrossiers comme les frères Barris, Darryl Starbird, Alexander brothers, Ed Roth et beaucoup d’autres, mouvement appeléKustom Kulture. Le Viva Las Vegas Rockabilly Weekend devient alors l’une des références, avec le Green Bay Fest, du Revival Rockabilly aux États-Unis pour une nouvelle génération de greasers (rockers aux cheveux gominés). D’autres festivals, tels que Béthune Rétro, Screamin’ Festival et High Rockabilly (Espagne), Rockabilly Rave et Hemsby (Angleterre), Good Rockin’ Tonight (France), sont devenus des lieux courus de la scène rockabilly[réf. souhaitée]. Le label californien Wild Records émerge et illustre cette période avec des artistes chicanos tels que Omar Romero, Lil Louis & the Wildfire ou Lil Gizelle. Les labels Rhythm Bomb, Sleazy Records et El Toro Records entre autres, assurent la promotion d’artistes rockabilly.

En France, les exemples de groupes du label de Patrick Renassia, Rock Paradise sont nombreux : Tony Marlow, Ghost Highway, The Megatons, Be Bop Creek, The Ol’ Bry, Jamy and the Rockin’ Trio, Howlin’ Jaws, Easy Leazy & His Silver Sleeper, et sur le label Crazy Time Records : Nico Duportal & His Rhythm Dudes, The Boppin’ Gliesers, Grizzly Family, Rockhouse trio, King Baker Combo, Las Vargas ainsi que Carl and the Rhythm All Stars et Jack Calypso. Le rockabilly connaît un regain de popularité, et les jeunes, autrefois presque absents, s’intéressent de plus en plus à ce style et à cet univers. En 2010, c’est un nouveau label dédié à la production et à l’édition, de disques de rockabilly et possédant son propre studio avec ses musiciens maison, qui voit le jour en Touraine : Rydell’s records, qui sort cinq albums : Chris Almoada, le groupe britannique The Obscuritones, l’irlandaise Emer Hackett et le portugais Nelson Carrera. En mars 2013, Rydell’s records sort un disque avec la chanteuse parisienne Little Lou.

Sur Internet aussi l’évolution a lieu, des sites et des forums voient le jour, comme Rock City Boogie depuis 2006. L’album Robert Gordon, Chris Spedding Rockin’ The Paradiso sort en 2006 chez Last Call Records. Le groupe The Baseballs fondé à Berlin en 2007 reprend divers chansons modernes populaires en les arrangeant dans un style rockabilly.

Bibliographie

  • Jacques Barsamian et François Jouffa : L’âge d’or du Rock’N’Roll – éditions Ramsay, 1980 (réédité en 2001)
  • Michel Rose : Encyclopédie de la Country et du Rockabilly (Best), Jacques Grancher éditeur, 1986
  • Michel Rose : Rockabilly Fever, Hill Billy And Rock Stars, USA records productions, 1983
  • Michel Rose : Pionniers du Rock’N’Roll, Albin Michel (Rock & Folk), 1981
  • Tania A. Lefebvre et Yves Brun : Jerry Lee Lewis – éditions Horus, Paris, 1980
  • Jean « Charles » Smaine : Bill Haley – éditions Horus, Paris, 1980
  • Jean-Jacques Jelot-Blanc : Chuck Berry – éditions Horus, Paris, 1980
  • Charlie Gillett : Histoire du Rock’N’Roll (Rock & Folk), Albin Michel, Paris, 1986 – 2 volumes (édition originale en anglais : The Sound Of The City, 1970 et 1983 (édition révisée), Londres, Grande-Bretagne)
  • Gérard Herzhaft : La Country Music, Que Sais-Je no 2134, P.U.F., Paris, 1984
  • Gérard Herzhaft et Jacques Brémond : Guide de la Country Music et du Folk, Fayard, 1999

Notes et références

  1. Michel Rose, Encyclopédie de la Country et du Rockabilly, Jacques Grancher éditeur,‎ 1986, 185 p. (ISBN 978-2733901472), ?

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