Microphone

Le 22 février 1945, trois microphones sont posés sur la table des participants de l’émission de Radio-Canada Le Mot S.V.P., animée par Roger Baulu.

Le 22 février 1945, trois microphones sont posés sur la table des participants de l’émission deRadio-Canada Le Mot S.V.P., animée par Roger Baulu.

Un microphone (souvent appelé micro par apocope) est un transducteur électroacoustique, c’est-à-dire un appareil capable de convertir un signal acoustique en signal électrique1.

L’usage de microphones est aujourd’hui largement répandu et concourt à de nombreuses applications pratiques :

télécommunications (téléphone, radiotéléphonie, Interphone, systèmes d’intercommunication )
sonorisation
radiodiffusion et télévision
enregistrement sonore notamment musical
– mesure acoustique

On appelle également micro, par métonymie, les transducteurs électromagnétiques de guitare électrique et les transducteurspiézoélectriques utilisés pour des instruments dont le son est destiné à être amplifié.

Articles détaillés : Micro (guitare) et Microphone de contact.

Le composant électronique qui produit ou module la tension ou le courant électriques selon la pression acoustique, est appelécapsule. On utilise aussi le terme microphone par synecdoque. Un tissu ou une grille protège généralement cette partie fragile.

§Origine du terme

La paternité du terme « microphone » est attribuée à David Edward Hughes qui fait valoir la capacité du dispositif qu’il a co-inventé à transmettre des sons très faibles.

Symbole électronique d’un microphone.

Le microphone dynamique à main Shure SM58 (à gauche) et sa version hypercardioïde, le BETA58 (à droite).

Conception et caractéristiques

Une membrane vibre sous l’effet de la pression acoustique et un dispositif convertit ces oscillations en signaux électriques par un dispositif qui dépend de la technologie du microphone. La conception d’un microphone comporte une partie acoustique et une partie électrique, qui vont définir ses caractéristiques et le type d’utilisation.

Mode d’action acoustique

Capteurs de pression (omnidirectionnels)

Si la membrane est au contact de l’onde sonore d’un seul côté, tandis que l’autre est dans un boîtier avec une pression atmosphérique constante, elle vibre selon les variations de pression. On parle d’un capteur de pression acoustique. Ce type de capteur réagit à peu près de la même manière aux ondes sonores quelle que soit la direction d’origine. Il est insensible au vent. Il est à la base des microphones omnidirectionnels.

Les microphones à effet de surface sont des capteurs de pression fixés sur une surface de quelque étendue formant baffle, qui double la pression acoustique dans l’hémisphère limité par la surface d’appui (Voir PZM (microphone) (en)).

Capteurs de gradient de pression (bidirectionnels ou directivité en 8)

Si la membrane est au contact de l’onde sonore des deux côtés, elle ne vibre pas lorsqu’une onde arrive en travers, puisque les surpressions sont égales des deux côtés. On appelle ce type de membrane un capteur de gradient de pression acoustique. C’est la base des microphones bidirectionnels ou à directivité en 8.

Types mixtes ou variables

En associant ces deux types, soit par des moyens acoustiques, en contrôlant de façon plus subtile l’accès des ondes sonores à la face arrière de la membrane, soit par des moyens électriques, en combinant le signal issu de deux membranes, on obtient des directivités utiles, notamment cardioïde (dite aussi unidirectionnelle) :

Courbe cardioïde, échelle linéaire, l’axe horizontal est celui de la capsule, tournée vers la droite.

Directivité d’un micro cardioïde
capsuleomnidirectionnellebidirectionnellecardioïderapport
formule\displaystyle{U = 1}\displaystyle{U = \cos \theta}\displaystyle{U = 1 + \cos \theta}
son dans l’axe\displaystyle{\theta = 0}\displaystyle{U = 1}\displaystyle{U = 1}\displaystyle{U = 2}100 %, 0 dB
son de côté\displaystyle{\theta = \frac {\pi}{2}} (90°)\displaystyle{U = 1}\displaystyle{U = 0}\displaystyle{U = 1}50 %, –6 dB
son arrière\displaystyle{\theta = \pi} (180°)\displaystyle{U = 1}\displaystyle{U = -1}\displaystyle{U = 0}0 %, -∞ dB

On construit des microphones de directivité cardioïde large, supercardioïde et hypercardioïde en changeant les proportions entre la composante omnidirectionnelle et la composante bidirectionnelle. Des microphones peuvent offrir un réglage ou une commutation de la directivité2.

Ces constructions permettent de donner plus d’importance à une source vers laquelle on dirige le micro et d’atténuer le champ sonore réverbéré, qui vient de toutes les directions. On définit un indice de directivité comme l’expression, en décibels du rapport entre un son venant dans l’axe du microphone et un son de même pression acoustique efficace venant d’une source idéalement diffuse (venant de partout autour du microphone)3.

Caractéristiques théoriques de directivité de cellules
capsuleformuleindice dedirectivitéangle pour une atténuation àniveau pour un angle de
3 dB6 dB-∞ dB90°180°
omnidirectionnelle\scriptscriptstyle {U = 1}00 dB0 dB
bidirectionnelle\scriptscriptstyle {U = \cos \theta}4,845°60°90°-∞ dB0 dB
cardioïde\scriptscriptstyle {U = \frac {1}{2} + \frac {1}{2}  \cos \theta}4,865°90°180°6 dB-∞ dB
supercardioïde\scriptscriptstyle {U = \frac {1}{3} + \frac {2}{3} \cos \theta}5,756°75°120°9 dB10 dB
hypercardioïde\scriptscriptstyle {U = \frac {1}{4} + \frac {3}{4} \cos \theta}6,052°70°110°-12 dB6 dB

Tubes à interférences

Les microphones à tube à interférences donnent des directivités accentuées, mais fortement dépendantes des fréquences. À cause de leur forme allongée, on les appelle micro canon.

Taille de la membrane

La taille de la membrane influe sur la conversion en vibrations, puis en signal électrique.

Au contact d’une paroi perpendiculaire à la direction de propagation, une onde sonore développe une puissance proportionnelle à l’aire et au carré de la pression acoustique :

P=S.\frac{p'^2}{\rho_0 \ c}

Exemple: puissance acoustique sur une membrane de microphone  :

soit une membrane de microphone de diamètre 20 mm atteint par une onde sonore perpendiculaire avec une pression de 1 Pa. L’aire de la paroi est de 3,14e-4 m², la puissance acoustique sur la membrane est de 0,76 μW.

On ne peut récupérer qu’une partie de cette puissance sous forme de signal électrique décrivant l’onde sonore. Plus la membrane est grande, moins il est nécessaire d’amplifier le signal, et par conséquent, moins on le soumet à un traitement amenant inévitablement une certaine quantité de bruit et de distorsion.

La taille de la membrane détermine par conséquent la sensibilité maximale du microphone. Mais dès que la plus grande dimension de la membrane devient significative par rapport à la longueur d’onde d’un son, elle constitue, pour les ondes sonore qui n’arrivent pas perpendiculairement, un filtre en peigne. Bien entendu, d’autres phénomènes comme la diffraction sur les bords interviennent, rendant la réponse réelle plus complexe.

La présence d’un entourage rigide autour de la membrane crée un effet de surface qui augmente la pression acoustique pour les fréquences dont la longueur d’onde est inférieure à la taille de l’ensemble membrane-entourage. Cet obstacle peut-être plat ou sphérique, il constitue autour d’une capsule capteur de pression un filtre acoustique, comme la grille de protection, qui délimite une cavité dont les caractéristiques influent sur la réponse du microphone, particulièrement aux plus hautes fréquences4.

Les applications (téléphone mobile, micro cravate) qui exigent des micros de petite taille limitent par là même la taille de la membrane.

Conversion vibration-signal électrique

Microphone à charbon

Article détaillé : Microphone à charbon.

Les premiers microphones, employés d’abord dans les téléphones, utilisaient la variation de résistance d’une poudre granuleuse de carbone, quand elle est soumise à une pression. Quand on comprime la poudre, la résistance diminue. Si on fait passer du courant à travers cette poudre, il va être modulé suivant la pression acoustique sur la membrane qui appuie sur la poudre. On ne peut évidemment construire de cette manière que des capteurs de pression. Ces microphones sont peu sensibles, fonctionnent sur une plage de fréquence limitée, et leur réponse n’est que très approximativement linéaire, ce qui cause de la distorsion. Ils ont été utilisés dans les combinés téléphoniques, où leur robustesse était appréciée, et à la radio avant l’introduction de procédés donnant de meilleurs résultats.

Microphone dynamique à bobine mobile

Schéma du microphone dynamique : 1.Onde sonore, 2.Membrane, 3.Bobine mobile, 4.Aimant, 5.Signal électrique.

Dans les microphones électromagnétiques à bobine mobile, une bobine est collée à la membrane, qui la fait vibrer dans le fort champ magnétique fixe d’un aimant permanent. Le mouvement crée une force électromotrice créant le signal électrique. Comme la conversion de l’énergie sonore dégagée par l’action de la pression acoustique sur la membrane donne directement un courant utilisable, ces microphones sont dits dynamiques, car contrairement aux micros à charbon et aux micros électrostatiques, ils n’ont pas besoin d’alimentation.

L’apparition dans les années 1980 d’aimants au néodyme a permis des champs magnétiques plus intenses, avec une amélioration de la qualité des microphones électromagnétiques.

Microphone à ruban

Dans les microphones électromagnétiques à ruban, la membrane est un ruban gaufré souple installé dans le champ magnétique d’un aimant permanent. Il fonctionne comme le microphone électromagnétique à bobine mobile, avec l’avantage de la légèreté de la partie mobile. Il ne requiert pas d’alimentation. L’impédance de sortie est bien plus faible que celle des autres types, et il est assez fragile.

Article détaillé : Microphone à ruban.

Microphone électrostatique

Schéma d’un microphone à condensateur. 1.Onde sonore, 2.Membrane avant, 3.Armature arrière, 4.Générateur, 5.Résistance, 6.Signal électrique.

Dans les microphones électrostatiques, la membrane, couverte d’une mince couche conductrice, est l’une des armatures d’uncondensateur, chargé par une tension continue, l’autre armature étant fixe. La vibration rapproche et éloigne les armatures, faisant varier la capacité. La charge étant constante et égale au produit de la tension et de la capacité, la variation de la capacité produit une variation inverse de tension. L’impédance de sortie est très élevée. Les micros électrostatiques ont besoin d’une alimentation, d’une part pour la polarisation du condensateur, d’autre part pour l’amplificateur adaptateur d’impédance qui doit être proche de la membrane.

L’alimentation peut-être fournie par un conducteur spécial relié à un boîtier d’interface qui assure aussi l’adaptation d’impédance. Cependant, ce n’est le cas que pour des microphones de très haut de gamme. La plupart des modèles commerciaux utilisent une alimentation fantôme, ainsi nommée parce qu’elle ne nécessite aucun conducteur supplémentaire.

La sensibilité des microphones électrostatiques est supérieure à celle des microphones dynamiques, mais cet avantage est compensé par la nécessité d’un amplificateur adaptateur d’impédance, nécessaire pour transmettre le signal dans une ligne un peu longue5. Ces amplificateurs furent d’abord composés d’un tube électronique et d’un transformateur. Plus récemment, leur niveau de bruit et de distorsion ainsi que leur sensibilité aux interférences ont été abaissés par l’emploi de transistors ou de transistors à effet de champ, sans transformateurs6.

Microphone électrostatique haute fréquence

Le condensateur formé par la membrane et une armature fixe n’est pas polarisé par une tension continue, mais constitue, avec une résistance, un filtre dont la fréquence de coupure varie comme la capacité. Le niveau de modulation haute-fréquence suit donc la vibration de la membrane. L’étage suivant comporte une démodulation sur une diode qui conduit les transitors de sortie7.

Microphone électrostatique à électret

Microphone à électret.

Les microphones électrostatiques à électret tirent parti d’une propriété de certains matériaux de conserver une charge électrostatique permanente. Un matériau de cette sorte constitue une armature de condensateur, la membrane l’autre. Les microphones à électret n’ont pas besoin de tension de polarisation, mais ils ont néanmoins un amplificateur adaptateur d’impédance, qui requiert une alimentation. Si la tension de crête de sortie n’est pas trop élevée, cette alimentation peut être fournie par une pile.

La charge de polarisation diminue dans le temps, ce qui se traduit par une perte de sensibilité du micro au fil des années.

Transmission du signal

  • asymétrique sur courte distance (comme dans les téléphones cellulaires ou les dictaphones). Le signal est la tension entre le conducteur unique et la masse.
  • symétrique quand les câbles sont plus longs. Le signal est la différence entre le conducteur dit chaud ou « + » et le conducteur dit froidou « -« . Les interférences, qui s’appliquent à peu près également aux deux conducteurs, sont réduites. Les applications professionnelles utilisent une transmission symétrique avec des connecteurs XLR. L’adaptation est en tension, les microphones ayant des impédances de sortie inférieures à 600 Ohms et les entrées pour microphone des impédances de plusieurs kilohms. La ligne peut comprendre une alimentation fantôme.

Caractéristiques d’usage

La conception ou le choix d’un modèle existant doit tenir compte de l’usage auquel le microphone est destiné :

  • directivité
  • sensibilité
  • sensibilité aux interférences (vent, interférences électromagnétiques)
  • pression acoustique maximale
  • bruit propre
  • bande passante
  • robustesse (résistance aux intempéries, à l’humidité, aux variations rapides de pression atmosphérique, aux surcharges acoustiques et électriques, aux mauvais traitements)
  • système de fixation (micros tenus à la main, micro cravate, micros de studio, micros d’instrument, intégration dans un appareil)
  • transmission, par câble standard, par câble spécial, sans fil (micro HF)
  • poids
  • encombrement
  • prix

La qualité de la transcription du son dépend des caractéristiques et de la qualité du microphone mais aussi, et principalement, de l’emplacement du microphone par rapport à la source, ainsi que de l’environnement de la prise de son (bruits, vent, etc.).

Choix d’un microphone

Choix de la directivité

La directivité est une caractéristique essentielle du microphone, elle caractérise sa sensibilité en fonction de la provenance du son, selon son axe central.

Le diagramme polaire d’un microphone représente la sensibilité du microphone selon la direction d’origine de l’onde sonore. Un cercle gradué en degrés de 360 unités et une ordonnée exprimée en décibels vous indiqueront l’espace perçu par le microphone suivant différentes fréquences. En analysant le diagramme directionnel, on s’aperçoit que la prise de son peut être pré-égalisée sans recourir à la console de mixage, suivant la disposition du microphone face à la source sonore. En général, la directivité s’applique au mieux lorsque le diaphragme est perpendiculaire à la source sonore. Dans le tableau suivant le micro est placé verticalement, son extrémité étant représentée par le point rouge, et on trace les lignes qui créent le même niveau de signal en sortie du micro si l’on y déplace une source sonore d’intensité constante.

Omnipattern.svgPolar pattern subcardioid.pngCardioidpattern.svgHypercardioidpattern.svgShotgunpattern.svgBidirectionalpattern.svg
OmnidirectionnelCardioïde largeCardioïdeHypercardioïdeCanonBi-directionnel ou figure en 8
  • Omnidirectionnel : aucune source sonore n’est privilégiée. Le micro capte le son de façon uniforme, dans une sphère théoriquement parfaite. Utilisé pour enregistrer des sons d’ambiance, le microphone omnidirectionnel perçoit les sons sur 360°, c’est-à-dire qu’il capte tout l’environnement. Il reçoit toutes les sources sonores et les résonances de celle-ci. Il est donc souhaitable que l’acoustique de la salle se prête à l’enregistrement. Il est cependant moins sensible aux hautes fréquences provenant par ses côtés et sa base arrière qu’en attaque frontale. S’il est équipé d’une large capsule, on pourrait dire qu’il est pratiquement directionnel dans les hautes fréquences. Il offre de très bons enregistrements sur des ensembles de chœur, ou sur un instrument soliste au son réaliste.
  • Cardioïde : directivité vers l’avant, privilégie les sources sonores placées devant le micro. Utilisé pour le chant, la prise d’instruments, le microphone unidirectionnel est le plus répandu. L’apparence de son diagramme directionnel le fait appeler cardioïde (en forme de cœur). Il rejette bien les sons provenant de l’arrière, et atténue ceux provenant des côtés, réduisant la réverbération. En contrepartie, il est plus sensible au vent, aux bruits de manipulation, aux « plops », et est plus affecté par l’effet de proximité, qui renforce les basses pour les sources proches. De nombreux modèles commerciaux sont traités pour limiter ces inconvénients. De ce fait, le micro cardioïde est couramment utilisé en sonorisation.
  • Super-cardioïde: le super cardioide capte en priorité les sons venant de face, et sur un plan d’environ 140° de façon à éviter les bruits environnants, il est aussi appelé super unidirectionnel.
  • Hypercardioïde : similaire au cardioïde, avec une zone avant un peu plus étroite et un petit lobe arrière. Il présente, accentués, les mêmes avantages et inconvénients que le cardioïde. Il est souvent utilisé en conférence, quand les orateurs s’approchent peu des micros.
  • Canon : forte directivité vers l’avant, directivité ultra cardioïde permettant de resserrer le faisceau sonore capté. Utilisé pour enregistrer des dialogues à la télévision ou au cinéma, et pour capter des sons particuliers dans un environnement naturel. L’accroissement de directivité ne concerne pas les basses fréquences.
  • Bi-directionnel ou directivité en 8 : deux sphères identiques. Le microphone bidirectionnel est utilisé le plus souvent en combinaison avec un microphone de directivité cardioïde ou omnidirectionnelle afin de créer un couple MS (voir Systèmes d’enregistrement stéréophonique). Les angles de réjection des microphones bidirectionnels permettent d’optimiser les problèmes de diaphonie lors de l’enregistrement d’instruments complexes comme la batterie par exemple.

Choix du principe de fonctionnement

Les professionnels du son ont tendance à préférer les microphones statiques aux dynamiques en studio, en raison de leur reproduction sonore jugée trop ronde et terne par ces derniers. Cependant, dans certains cas, cette rondeur et cette chaleur de son peuvent être recherchés, notamment en rock (reprise d’ampli, voix rock ou métal). Le micro dynamique est également très intéressant pour les prises de percussion (grosse caisse entre autres) et cuivres, de par leur capacité à encaisser de fortes pressions acoustiques. Ils sont par contre très utilisés sur scène, où leur solidité est très intéressante.

  • Avantages : robustesse, pas d’alimentation externe ni d’électronique, capacité à gérer de fortes pressions acoustiques, prix en général nettement inférieur à un microphone statique de gamme équivalente.
  • Inconvénients : manque de finesse dans les aigus le rendant inapte à prendre le son de timbres complexes : cordes, guitare acoustique, cymbales, etc.
  • Quelques modèles de références : Les micros broadcast Shure SM7b, Electrovoice RE20 et RE27N/D très utilisés aux États-Unis et dans certaines radios nationales et locales françaises ; Shure SM-57, un standard pour la reprise d’instrument (notamment la caisse claire et la guitare électrique) et Shure SM-58 pour la voix (Micro utilisé entre autres par Mick Jagger sur Voodoo Lounge, Kurt Cobain sur Bleach etc.). Il est intéressant de savoir que ces deux micros sont identiques au niveau de la construction et que ce n’est qu’une courbe différente d’égalisation (due au filtre anti-pop qui n’existe pas sur le SM57) qui les différencient[réf. nécessaire]. Leurs versions hypercardioïdes, le BETA57 et BETA58, jouissent d’une notoriété moindre, malgré une qualité de fabrication nettement supérieure. Citons encore le Sennheiser MD-421 très réputé pour les reprises de certains instruments acoustiques (dont les cuivres) et d’amplis de guitare ou de basse.

La technologie du microphone électrostatique présente l’avantage d’excellentes réponses transitoire et bande passante, entre autres grâce à la légèreté de la partie mobile (uniquement une membrane conductrice, à comparer avec la masse de la bobine d’un microphone dynamique). Ils ont en général besoin d’une alimentation, en général une alimentation fantôme. Ils comportent souvent des options de traitement du signal telles un modulateur de directivité, un atténuateur de basses fréquences, ou encore un limiteur de volume (Pad).

Les microphones électrostatiques sont plébiscités par les professionnels en raison de leur fidélité de reproduction.

Les sonomètres professionnels utilisent tous des microphones à capteur de pression (omnidirectionnels) électrostatiques. Cet usage exige que le microphone soit étalonné ; le pistonphone est un appareil couramment utilisé à cette fin.

  • Avantages : sensibilité, définition.
  • Inconvénients : fragilité, nécessité d’une alimentation externe, contraintes d’emploi, inapte à reprendre des pressions acoustiques trop élevées. Sensible aux manipulations, il est généralement fixé sur une monture à suspension faite de fils élastiques, généralement en zigzag, destinée à absorber les chocs et les vibrations. Il est très rare qu’il soit utilisé comme microphone à main, sauf certains modèles qui incorporent une suspension interne.
  • Ces caractéristiques font qu’ils sont en général plus utilisés en studio que sur scène.
  • Quelques modèles de référence : Neumann U87ai, U89i et KM 184 (souvent en paire pour une prise stéréo), Shure KSM44, AKG C3000 et C414, Schoeps série Colette.

Facilement miniaturisable, le micro à electret est très utilisé dans le domaine audiovisuel (micro cravate, micro casque, etc.) où on l’apprécie pour son rapport taille/sensibilité. Les meilleurs modèles parviennent même à rivaliser avec certains micros électrostatiques en termes de sensibilité.

Les électrets actuels bénéficient d’une construction palliant cette fâcheuse espérance de vie limitée que l’électret connaît depuis les années 1970.

  • Avantages : possibilité de miniaturisation extrême, sensibilité.
  • Inconvénients : amoindrissement de la sensibilité au fil du temps.
  • Quelques modèles de références : AKG C1000, Shure SM81 KSM32, Rode Videomic, Sony ECM, DPA 4006 4011.

Quelques photos de microphones

Autres catégories de microphones

Assemblages de capsules

Une capsule de microphone donne un signal correspondant à un point de l’espace sonore. Des agencements de capsules donne plusieurs signaux qui permettent de représenter la direction de la source, ou d’obtenir des directivités particulières.

  • Microphones stéréophoniques
  • Ensemble de 4 capsules en forme de tétraèdre donnant un goniomètre audio, et permettant de décider de la direction de l’axe et de la directivité à distance et après coup (Soundfield SPS200).
  • Réseau de capsules alignées pour obtenir une directivité différente dans l’axe parallèle et l’axe perpendiculaire à l’alignement des capsules (Microtech Gefell KEM 970).

Usages particuliers

  • L’hydrophone : il existe aussi des micros pour écouter les sons dans l’eau. Ces micros servent principalement à des usages militaires (écoute des bruits d’hélice pour la détection de sous-marins), à moins que l’on ne compte dans la catégorie les capteurs de Sonar.
  • Le microphone de contact, qui capte les vibrations d’un solide comme le microphone piezzoélectrique.
  • Un mouchard est un microphone de petite taille dissimulé afin de faire de l’espionnage.

Accessoires de microphone

Microphone électrostatique de studio avec suspension élastique et écran anti-pop

Les accessoires de microphone sont

  • les filtres acoustiques (voir Taille de la membrane)
  • les pieds de micro sur lesquels on peut les fixer ;
  • les perches pour la prise de son pour l’image ;
  • les suspensions élastiques pour éviter que le micro ne capte les vibrations de son support ;
  • les écrans anti-pop pour éviter que le courant d’air produit par la bouche à l’émission de consonnes occlusives ou plosives« p », « b », « t » et « d » atteigne la membrane ;
  • les bonnettes qui peuvent être en mousse de matière plastique ou des enveloppes en tissu, éventuellement double et avec poils synthétiques, pour éviter les bruits du vent et de la pluie ;
  • les câbles de raccordement, qui doivent être de préférence souples pour éviter de transmettre des bruits ;
  • les unités d’alimentation ;
  • les réflecteurs paraboliques de prise de son ;
  • les préamplificateurs de micros.

Notes

  1. La sensation sonore est causée par une faible variation de la pression atmosphérique, appelée pression acoustique. Cette pression acoustique est un signal lorsqu’elle transmet une information. Le signal électrique produit par le microphone est une variation de la tension (ou du courant) qui dépend de la variation de pression. La loi qui gouverne la transduction s’appelle lafonction de transfert du microphone. Un microphone idéal aurait une fonction de transfert linéaire dans toute la plage de fréquences audible, c’est-à-dire que la tension de sortie serait proportionnelle à la pression acoustique.
  2. Par exemple Neumann M149 et U69i, AKG C414.
  3. Rossi 2007:482
  4. DPA: Acoustic modification accessories – changing characteristics [archive]; Rayburn 2012, p. 40-43.
  5. Cet étage a nécessairement un bruit propre, qui n’existe pas dans les microphones dynamiques, qui en contrepartie ont besoin de plus d’amplification, ce qui reporte le problème sur l’étage suivant.
  6. En prise de son musicale, certains artistes préfèrent les micros à tubes, avec leur bruit et leur distorsion particuliers.
  7. Série MKH de la marque Sennheiser

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Pierre Ley, « Les microphones », dans Denis Mercier (direction), Le Livre des Techniques du Son, tome 2 – La technologie, Paris, Eyrolles,‎ 1988, 1e éd.
  • Mario Rossi, Audio, Lausanne, Presses Polytechniques et Universitaires Romandes,‎ 2007, 1e éd., p. 479-531 Chapitre 8, Microphones
  • (en) Glen Ballou, Joe Ciaudelli et Volker Schmitt, « Microphones », dans Glen Ballou (direction), Handbook for Sound Engineers, New York, Focal Press,‎ 2008,4e éd.
  • (de) Gehrart Boré et Stephan Peus, Mikrophone – Arbeitsweise und Ausführungsbeispiele, Berlin, Georg Neumann GmbH,‎ 1999, 4e éd. (lire en ligne)
  • (en) Gehrart Boré et Stephan Peus, Microphones – Methods of Operation and Type Examples, Berlin, Georg Neumann GmbH,‎ 1999, 4e éd. (lire en ligne)
  • (en) Ray A. Rayburn, Earle’s Microphone Book : From Mono to Stereo to Surround — a Guide to Microphone Design and Application, Focal Press,‎ 2012, 3e éd., 466 p.

Liens externes